Accueil >Lycée >Actualités > Les Premières à la découverte du patrimoine historique de Dzaoudzi
Le lundi 28 octobre 2024, les élèves de la classe de 1G5, accompagnés de leur professeur M. Day Rama, ont eu la chance de participer à une sortie pédagogique à Dzaoudzi, dédiée à la découverte du patrimoine historique colonial de Mayotte. Cette sortie, qui s’est déroulée de 7h30 à 14h30, a permis aux 31 élèves, transportés en bus, d’explorer des lieux emblématiques de l’histoire coloniale de l’île, enrichissant ainsi leurs connaissances sur l’héritage culturel et historique de leur territoire.
Un parcours riche en histoire et en architecture
Cette sortie avait pour objectif de sensibiliser les élèves au patrimoine historique de Mayotte et de leur faire découvrir les bâtiments et sites significatifs de l’époque coloniale. Trois lieux majeurs étaient au programme de cette journée :
Après avoir érigé ou loué des bâtiments en bois, raphia et feuilles de coco peu résistants, l’autorité coloniale française lance en 1845 la construction de la caserne, qu’elle achèvera en 1870. C’est le plus ancien bâtiment en dur de la présence française qui soit conservé jusqu’à ce jour. Il s’inscrit dans le projet de développement sur le rocher de Dzaoudzi, d’une ville entièrement bâtie en dur et organisée en terrasses avec les bâtiments de l’administration, dans un projet convenu en 1843.
À la fin du XVIIIe siècle, les razzias malgaches et les luttes fratricides entre les sultans de Mohéli, d’Anjouan et de Mayotte ont poussé une partie de la population et le pouvoir à se réfugier sur le rocher. Les habitants avaient construit un village, autour de la demeure du Sultan Andriantsouli. Mais ils furent décasés avec l’arrivée des Français. En 1847 fut construite une vaste maison-modèle pour doter le commandant supérieur d’une résidence digne de son rang sur le tertre qu’occupait l’habitation du sultan Andriantsouli. Cette dernière sera détruite en 1846, pour faire place à une structure plus moderne et typique de l’architecture coloniale en France.
C’est l’un des plus anciens bâtiments construit au temps de la colonisation. Il est constitué de plusieurs corps de bâtiments. Le bâtiment principal correspond à l’architecture coloniale du XIXe siècle : un édifice en maçonnerie à étage, avec des salles voutées, un toit en terrasse, et des murs de 85 cm d’épaisseur. À l’époque, la colonie était sous administration militaire. La gestion de l’hôpital était assurée par des médecins de la Marine, et le personnel soignant était composé de religieuses.
Il s’agit des maisons-modèles importées de France en kit, construite en 1847. À proximité immédiate de l’hôpital, elle faisait fonction de logement pour le médecin de marine, ou chirurgien de marine, responsable de l’hôpital. Elle deviendra la maison du Docteur Martial Henry, premier médecin mahorais, acteur majeur de la santé à Mayotte et aux Comores. À l’origine, il y avait 2 mai sons-modèles sur chaque côté du bâtiment de l’hôpital. L’une d’elles se situait de l’autre côté de l’hôpital, mais a été détruite.
La chapelle encore visible actuellement est un édifice daté de 1895. Pourtant, elle ne fut pas la première chapelle construite par les Français à Dzaoudzi. À leur arrivée, ils édifient une chapelle provisoire, en torchis et feuilles de cocotier. Cette chapelle primitive figure sur un plan de 1847, côté nord de l’îlot, là où les sœurs de la congrégation Saint-Joseph de Cluny résident. Ce site est aujourd’hui localisable grâce à la présence d’une statue de la Vierge.
Une expérience d’apprentissage enrichissante
Cette sortie pédagogique a offert aux élèves une occasion unique de découvrir des lieux qu’ils connaissent souvent de nom sans en saisir pleinement l’histoire et l’importance. En parcourant ces sites emblématiques et en écoutant les explications de M. Day Rama, les élèves de 1G5 ont pu enrichir leurs connaissances en histoire locale tout en prenant conscience de l’héritage colonial de Mayotte.
Les élèves ont également pu échanger leurs impressions et poser des questions, rendant cette expérience interactive et formatrice. Cette sortie a permis de donner vie aux enseignements théoriques et de renforcer leur attachement à leur patrimoine local.
Cette journée restera sans aucun doute gravée dans la mémoire des élèves, qui repartent avec un regard plus éclairé et curieux sur l’histoire de leur île. Ce type d’initiative illustre parfaitement l’engagement de notre établissement à offrir un enseignement de qualité, alliant théorie et exploration du monde réel pour une meilleure compréhension du passé et du patrimoine de Mayotte.
Nous tenons à remercier M. Day Rama, professeur d’histoire-géographie, pour l’organisation de cette sortie, ainsi que Mme Madi Ali, professeure de lettres modernes, pour son accompagnement.